Les perturbations en matière d’approvisionnement à travers le monde provoquées par la crise sanitaire ne semblent pas près d’être résolues. Les coupures d’électricité en Chine, premier fournisseur international, entrainent des pénuries inédites dans la majorité des secteurs économiques. À la période de Noël, de nombreux pays sont affectés.
Impact lourd sur de nombreux secteurs à travers le monde
Pour atteindre la neutralité carbone en 2060, les autorités chinoises se montrent extrêmement sévères. Dans les provinces ayant déjà atteint leur quota d’émission carbone mensuel, des coupures de courant ont été imposées. Les pénuries d’électricité et de charbon impactent également la consommation d’énergie par les industries, avec un recul de 12 % attendu cet hiver.
Cette situation aggrave les retards de production qui pèsent déjà sur l’ensemble des chaînes logistiques depuis plus d’une année. Les secteurs qui reposent sur les usines chinoises en font les frais. Les importateurs de produits provenant de Chine, textiles, de meubles, et surtout de jouets, provenant pour plus de 80 % de l’Empire du Milieu, n’ont aucune visibilité quant aux dates de livraison de leurs commandes.
Même de grandes firmes comme Apple ne sont pas épargnées. L’iPhone 13, notamment, est victime de son succès et de la conjoncture. Alors que l’entreprise californienne avait misé sur 90 millions d’exemplaires de cette gamme, qui comprend quatre modèles, d’ici fin décembre, elle a dû abaisser ce nombre à 80 millions, faute d’un stock suffisant de puces électroniques. Bloomberg a d’ores et déjà révélé que Broadcom et Texas Instruments, deux des principaux fournisseurs, ne seront pas en mesure de satisfaire une demande soutenue. En cette fin d’année 2021, environ 5 millions de clients de la marque à la pomme risquent de ne pas être servis aux États-Unis et en Chine.
La filière automobile souffre également de l’indisponibilité de batteries, pour les voitures électriques, et de puces électroniques. Diminuer la dépendance à l’Asie devient d’ailleurs un impératif pour de nombreux industriels. Le géant américain Intel, fournisseur de semi-conducteurs incontournable, a ainsi déboursé 20 milliards de dollars pour bâtir deux usines en Arizona aux États-Unis à partir du printemps 2022.
Révision à la baisse des prévisions de croissance en Allemagne
Le manque de semi-conducteurs se fait durement ressentir en Allemagne, qui misait sur la reprise de l’économie en Chine, au sein de l’Union européenne et de l’autre côté de l’Atlantique. Avec un volume d’exportation correct, elle aurait pu atteindre un taux de croissance de 3,7 % pour 2021. Mais avec un niveau d’exportation de véhicules réduit de moitié entre septembre 2021 et septembre 2019, les prévisions ont été revues à la baisse, à +2,4 %.
En plus du retour de la pandémie, les problèmes logistiques ne se sont pas encore résorbés et le gaz ne suffit pas alors que l’hiver a commencé. Avec une production manufacturière à la peine depuis le début de l’année, le retour à la normale n’est pas attendu avant fin 2022, voire dans le courant de 2023, en même temps que l’inflation.