L’Europe est frappée par une pénurie d’énergie de grande ampleur en raison de la guerre en Ukraine et de l’explosion des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique. Face à la flambée des prix du gaz, qui impactent leurs coûts de production, les entreprises européennes cherchent des alternatives. Nombreuses sont celles qui se tournent vers la Chine.
Des investissements massifs pour sécuriser l’approvisionnement en énergie de l’Europe
Pour les pays de l’Union européenne (UE), l’approvisionnement énergétique représente un enjeu majeur. En comparaison, bien qu’étant le numéro un mondial en importations d’énergie, la Chine reste relativement épargnée, et est ainsi en mesure d’assurer une alimentation électrique stable. C’est justement ce que recherchent les industriels, en particulier dans les domaines de la chimie et de la construction automobile.
En conséquence, les investissements dans de nouvelles usines dans le pays se multiplient. Les données du ministère chinois du Commerce révèlent une croissance de 16,4 % en glissement annuel de l’utilisation réelle des capitaux étrangers en Chine sur les 8 premiers mois de 2022. Leur montant s’établit ainsi à 892,74 milliards de yuans. Quant à l’investissement global de l’UE dans l’Empire du Milieu, il a bondi de 123,7 %.
Selon des experts, les récentes initiatives des entreprises européennes sont la preuve de leur besoin de sécuriser leur chaîne d’approvisionnement et de la nécessité de se fier au marché chinois pour réduire les effets de la crise. De nombreuses autres pays pourraient en outre investir en Chine en cas de détérioration de la situation énergétique européenne.
Multiplication des projets de délocalisation des investissements vers la Chine
L’Association allemande de l’industrie automobile a récemment interrogé une centaine de constructeurs et fournisseurs de la filière concernant leurs projets d’investissements. Les médias locaux rapportent que 22 % des sondés ont déclaré envisager une délocalisation à l’étranger. À l’inverse, 3 % prévoient de dépenser davantage dans des installations locales.
Les constructeurs automobiles allemands pèsent d’ailleurs près de 33 % des investissements directs effectués par l’UE dans l’économie chinoise. Cette proportion était encore plus importante au cours de la première moitié de 2022.
- D’une part, le groupe BMW a relevé sa participation dans une coentreprise chinoise à 75 % au lieu de 50 %.
- D’autre part, des firmes ont injecté plus de fonds dans des usines de fabrication de véhicules électriques.
La même tendance est observée sur le secteur allemand de la chimie. Le géant allemand BASF a choisi la Chine pour réaliser son plus grand projet d’investissement hors de l’Allemagne. Située à Zhanjiang, dans le sud, cette unité de production est entrée en service au début du mois de septembre 2022.