Sévèrement impactée par la pandémie de Covid-19 en 2020, l’économie chinoise a retrouvé sa vigueur en 2021. Mais pour l’année en cours, Pékin redoute d’ores et déjà une contre-performance. Plusieurs obstacles à des échanges commerciaux fructueux sont identifiés, entre autres une conjoncture internationale moins porteuse, la forte augmentation des tarifs de fret, les perturbations du trafic aérien.
Les multiples menaces pour le commerce et l’économie de la Chine en 2022
En 2021, la Chine a obtenu des résultats exceptionnels en raison de l’explosion des exportations vers le reste du monde. Les meubles et les ordinateurs portables pour le télétravail, mais surtout le matériel médical, ont eu un impact exceptionnel sur la balance commerciale du pays. En octobre, le taux de hausse des ventes à l’étranger atteignait 27 % sur un.
Seulement, comme le souligne Ren Hongbin, le vice-ministre du Commerce, ces conditions favorables ne vont pas durer indéfiniment. En effet, la demande extérieure de produits chinois est en train de ralentir, dans un contexte de décélération de la croissance mondiale. En parallèle, les pays concurrents relèvent progressivement leurs capacités de production. Enfin, l’inflation se réduit progressivement, tirant la valeur des exportations vers le bas, alors que les coûts de production s’envolent, sous la pression de la hausse des prix de la main-d’œuvre, des matières premières et du fret.
Le gouvernement s’inquiète par ailleurs des tensions avec les États-Unis, mais aussi du durcissement du contrôle des importations chinoises par la Commission européenne. Cette dernière a lancé en fin d’année dernière des enquêtes concernant différentes marchandises en provenance de Chine et applique des taxes antidumping sur différents produits, comme les fibres de verre ou encore les tours à vent en acier.
La réduction du trafic aérien aggrave les problèmes logistiques internationaux
Pour toutes ces raisons, les autorités chinoises redoutent des difficultés « sans précédent » pour stabiliser le commerce extérieur en 2022 et limiter l’écart par rapport au pic de 2021. Et le rebond épidémique dû à la propagation du variant Omicron n’est pas pour arranger la situation. Les confinements de plusieurs grandes villes, particulièrement les villes portuaires comme Shanghai, pèsent sur l’activité manufacturière et les exportations de Chine par la voie maritime.
En plus, dans le cadre de sa stratégie « zéro Covid », l’Empire du Milieu réduit drastiquement le trafic aérien de passagers. Pour le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), l’immobilisation des avions risque d’affecter durablement les échanges commerciaux de la Chine sur la scène internationale, ainsi que l’activité des entreprises étrangères implantées sur son territoire.
Or, le fret aérien représente respectivement 27 % et 40 % du commerce mondial de biens intermédiaires génériques et des biens intermédiaires spécifiques. Les complications dans l’aérien viennent ainsi s’ajouter à ceux créés par la cherté du fret maritime, l’insuffisance de conteneurs vides et la congestion dans la plupart des grands ports.
La Chine se retrouve ainsi confrontée à une pression accrue pour résoudre les problèmes de supplychain et de logistique internationale. Si Pékin s’est engagé à garantir les approvisionnements en produits de base, des retards de livraison restent à craindre.